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Vous voulez de plus belles photos de paysage? Vérifiez d’abord la définition de « paysage »

Glossaire

Lorsque vous pensez à la photographie de paysage, il y a des chances que les images qui vous viennent à l’esprit soient des vues incroyables : quelque chose qui va de Bryce Canyon, au parc de Yosemite en passant par le désert de Mojave; peut-être les Badlands, les montagnes Adirondacks, le parc des Everglades. Vous savez, les choses importantes.

Mais la photographie de paysage concerne aussi les composants des choses importantes, ainsi que les textures, les couleurs et les détails de petits éléments de la vie extérieure.

Tony Sweet a attiré notre attention là-dessus lorsque nous lui avons demandé s’il serait intéressé pour nous parler d’une anecdote sur la photographie de paysage.

« Bien sûr », a-t-il répondu. « Mais de quel type de paysages voulez-vous parler? D’un paysage majestueux, d’un petit paysage, d’un macro paysage? » Tony les fait tous, et en travaillant sur les définitions et les différences, nous avons observé que la diversité est bien là et qu’il existe des opportunités variées.

Ça a été libérateur de se rendre compte qu’une fois à l’extérieur, le paysage peut être tout et n’importe quoi. Une fois que vous pensez au paysage de cette façon, il devient bien plus accessible qu'une simple destination de vacances. « Le paysage peut être à 3 km de chez vous », souligne Tony pour bien nous faire passer le message.    

C’est à peu près comme ça qu’il a commencé. « Il s’agissait de "photographie de nature" », dit-il. « Ça se passait à l’extérieur, et voilà tout. Je suis donc allé au Cincinnati Nature Center : quelques étangs, des arbres dans l’eau, de bons reflets, et pour moi, cela constituait le paysage. Puis, je suis allé vers l’ouest, lieux différents, choses plus importantes, mais les dés étaient pipés dès le début : J’ai photographié l’extérieur, où il n’y avait personne, et c’était beau. Cela pouvait être un champ local avec quelques arbres et une superbe luminosité. Les photographies dépendaient de ce que je faisais d’elles. »

Il a appris qu’il pouvait interpréter les grands espaces, mais il ne devait pas à se limiter ou se contraindre par le sentiment qu’il devait aller à ces endroits emblématiques.


L’élément clé

Donc si « le paysage » est à peu près partout à l’extérieur, que recherchez-vous pour faire des images concrètes de toute sorte?

« La luminosité », répond Tony sans hésitation. « Regardez la même scène avec une superbe luminosité et avec une luminosité pourrie, et c’est comme si vous étiez dans une autre partie du monde. Si vous voulez bien faire les choses, quelles qu’elles soient, vous devez avoir la bonne luminosité. »

Pour Tony, qui anime une série d’ateliers sur la nature et les paysages, la bonne luminosité se repère lors d’un voyage de reconnaissance. « Vous devez connaître le moment ainsi que les circonstances qui vous offriront la meilleure luminosité. Le problème n’est pas le lieu où se passe l’action, c’est le moment. »

Ce qui signifie que vous devez sortir du lit. De bonne heure. « Je vois ça tout le temps aux ateliers », indique Tony. « Une fois que les participants arrivent sur le site, ils vont très bien; enthousiasmés et prêts à prendre des photos. Mais je dois les faire arriver de très bonne heure afin de bénéficier d’une superbe luminosité. Ils doivent être là aux premières lueurs, et cela peut signifier devoir se lever à 3 h, à 4 h, à 5 h du matin. Certaines personnes éprouvent des difficultés à le faire, mais c’est à ce moment-là qu’il faut prendre des photos. »  

Bien sûr, vous pouvez prendre des vues lorsque la luminosité de la fin d’après-midi est arrivée, mais, comme dit Tony, « ça s’assombrit bien plus rapidement que ça ne s’éclaircit. Le matin vous offrira donc beaucoup plus de temps pour prendre des vues selon différents niveaux de luminosité que ne le ferait le coucher du soleil. Au coucher du soleil, la luminosité est superbe puis elle s’en va. Le matin, vous profitez de davantage de luminosité qui arrive lentement et avec laquelle vous pouvez travailler, du rougeoiement de l’aurore au lever du soleil. C’est pourquoi, le matin, les expositions longues fonctionnent mieux. Le matin représente un moment idéal pour les prises de vue. »

Regardez la même scène avec une superbe luminosité et avec une luminosité pourrie, et c’est comme si vous étiez dans une autre partie du monde. Si vous voulez bien faire les choses, quelles qu’elles soient, vous devez avoir la bonne luminosité. Vous devez connaître le moment ainsi que les circonstances qui vous offriront la meilleure luminosité. Le problème n’est pas le lieu où se passe l’action, c’est le moment.

Prenez des vues là où vous vivez

Le fait de trouver un paysage favori à proximité de chez vous permet d’effectuer un rapide trajet de bonne heure et vous donne la possibilité de venir toute l’année pour saisir les changements liés aux saisons.

« Le même paysage photographié lors des quatre saisons est un superbe projet que peu de personnes entreprennent », affirme Tony. « Il y a un champ, avec un superbe arbre, à 3 km de chez moi. Je peux regarder dehors, voir que les choses s’annoncent bien, m’y rendre et attendre pour voir ce qui se passe. Il ne s’agit pas d’un point emblématique; il s’agit d’un endroit pour des photos sympas. Un photographe m’a dit il y a longtemps : "Prenez des vues là où vous vivez."  »  

Tony a pris bonne note de ces conseils : 20 % des photos de son premier livre, Fine Art Nature Photography: Advanced Techniques and the Creative Process, ont été prises après un trajet de 90 minutes maximum de chez lui.

Où qu’elles aient été prises, ses photos de paysage sont d’abord caractérisées par « la bonne luminosité », puis par les éléments classiques d’une scène qui ont le plus de sens pour lui et la composition : les textures, les couleurs, les juxtapositions, le contraste et peut-être, plus que tout, les formes rencontrées dans la nature (des cercles, des carrés, des lignes) et les choses qui sont reliées à ces formes.

« J’étudie la scène pour voir ce que les éléments m’offrent et ce que je peux en faire : courbes en S, lignes directrices, répétitions, motifs, règles des tiers. Dans mes ateliers, certaines personnes recherchent les arbres et partent de là. Il n’existe pas de règle; tout dépend de ce qui vous attire. Et puis, pourquoi est-ce que cela vous attire? La réponse à cette question vous aidera à cadrer et à composer votre image (ou à sélectionner à partir de la plus grande scène l’essence de ce que vous souhaitez transmettre). »

Ce dernier point est important : ce que vous voyez en face de vous n’est pas suffisant. Sélectionnez et choisissez, zoomez et recadrez, photographiez en plongée ou en contre-plongée. C’est le moment où le paysage devient un macro paysage, un paysage abstrait, un paysage d’éléments. « L’aspect négatif de cela », indique Tony, « c’est de revenir à la même chose, aux mêmes éléments tout le temps.

Vous voulez développer un style, pas une approche répétitive. »


Un éventail de possibilités

Le D810 est l’appareil photo principal de Tony pour les paysages. « Incroyable résolution », dit-il. « Je peux effectuer un recadrage créatif dans la grande scène pour obtenir tous les détails que je souhaite. » Le choix d’objectifs est vaste. « Ce qui importe le plus, c’est de se rendre compte que tous les paysages ne doivent pas être pris avec un objectif grand-angle, car les images de paysage ne représentent pas toutes une vue d’ensemble. »

90 % de ses photographies de paysage de l’Amérique de l’Ouest les plus récentes ont été prises avec l’AF-S NIKKOR 200-500mm f/5.6E ED VR—« parce que je "m’arrêtais" sur de plus petits éléments d’un vaste paysage, principalement en ramenant la vue d’ensemble à l’un des détails et en faisant des choix dans celle-ci. Je fais surtout cela dans des situations de surplomb, où j’abaisse mon regard sur quelque chose. Grands angles? Bien sûr, mais essentiellement lorsque j’ai un sujet d’intérêt au premier plan, ou que je suis en train de prendre des vues de scènes plus réduites. »

Le matériel, notamment le nouvel objectif, fera ses propres suggestions.

« Je veux prendre une vue à la réserve faunique de Botany Bay à Charleston, en Caroline du Sud », indique Tony. « Il y a un arbre dans l’eau que nous prenons tous en photo : nous descendons la plage avec un objectif 24-70mm, la superbe luminosité de l’aube ou d’un peu plus tard, et nous prenons une superbe vue. Mais je veux rester à une distance d’environ 800 m avec le 200-500mm et essayer d’obtenir l’énorme boule de feu du soleil en train d’arriver derrière les arbres. J’aurai besoin d’être là au bon moment, d’être bien positionné, de l’objectif (tout cela pour que ça fonctionne), mais c’est le but : faire quelque chose de différent dans un lieu familier, faire des choix pour modifier le paysage de la vue. »

7 conseils sur la photo de paysage

  • Plus vous arriverez tôt, plus vous aurez de temps pour laisser la luminosité jouer avec la scène.

  • La lumière latérale d’une scène sert à séparer les éléments.

  • Tous les paysages ne doivent pas être pris avec un objectif grand-angle.

  • Sélectionnez et choisissez, zoomez et recadrez, photographiez en plongée ou en contre-plongée.

  • Il n’est pas toujours nécessaire de faire un grand déplacement pour prendre de superbes photos de paysage. Regardez dans votre propre jardin ou à proximité de celui-ci.

  • Recherchez les indispensables d’une composition : les courbes en S, les lignes directrices, les répétitions, les motifs, la règle des tiers.

  • Mais n’oubliez pas qu’il n’existe pas de règle; tout dépend de ce qui vous attire.

Le site Web de Tony, accessible à l’adresse tonysweet.com, propose une importante série d’images, des informations sur ses ateliers et séminaires à venir ainsi qu’un accès à son blogue, avec des remarques sur ses photographies récentes.

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