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Photographie avec plage dynamique étendue

Glossaire

Il existe essentiellement deux raisons de prendre une photographie avec une plage dynamique étendue (HDR) : la nécessité et la créativité. Parce que ces raisons se recoupent souvent, vous obtiendrez de superbes photographies et pourrez en même temps y ajouter votre touche personnelle.

Il peut sembler « nécessaire » de réaliser une image HDR, car nos yeux peuvent percevoir une plage extraordinaire de contraste dans une scène, une plage bien plus importante que celle à laquelle un capteur peut avoir accès. Nous percevons tous les détails des zones lumineuses d’une scène et nous pouvons également voir ce qui se passe dans les zones d’ombre. L’appareil photo va avoir des difficultés à capturer les extrêmes de cette plage étendue. Si vous choisissez de mesurer les zones de haute lumière (les zones claires), vous perdrez presque tous les détails des zones d’ombre de la scène. Essayez l’inverse : mesurez les ombres. Vous allez probablement vous retrouver avec ce que l’on appelle couramment des hautes lumières « brûlées ».

En voici un exemple courant : un intérieur bien exposé, où les fenêtres font entrer une forte lumière. Si votre exposition se base sur ce qui se trouve de l’autre côté de ces fenêtres, les détails de la pièce vont se perdre dans l’ombre. De même, lorsque vous photographiez en extérieur, la lumière du soleil qui crée des reflets lumineux crée également des ombres. Basez votre exposition sur l’une de ces zones, et vous perdez tous les détails de l’autre.

Mais lorsque vous réalisez une image HDR, ce que vous voyez est ce que vous allez obtenir, car une photographie HDR s’obtient en se basant sur une série d’expositions, souvent appelée une fourchette, pour capturer tous les détails des zones d’ombre et de lumière.

En photographie de nature, plus c’est réaliste, mieux c’est. Mais je souhaite parfois réaliser une impression graphique, et de nombreux sujets se prêtent mieux à un traitement plus interprétatif. Tout est une question de goûts.

Nous avons parlé récemment avec le photographe Tony Sweet à propos des techniques qu’il utilise pour créer des images HDR en intérieur et en extérieur. 

Tout d’abord, son appareil photo est toujours fixé sur un trépied, afin de s’assurer que la composition des images qu’il va prendre ne varie pas et que chaque prise de vue est aussi nette que possible. Ensuite, il met son reflex numérique Nikon en mode de priorité à l’ouverture, ce qui signifie que l’ouverture qu’il sélectionne ne variera pas entre les prises de vue.

« Je prends une mesure matricielle de la scène pour mon exposition de base », explique Tony à propos de l’étape suivante. « Je vais ensuite vérifier l’histogramme, ce qui fera apparaître, encore plus qu’avec l’exposition de base de l’écran ACL, ce qui se passe dans la scène. » L’histogramme lui dira s’il surexpose les hautes lumières (les pointes sortiront du graphique sur la droite) ou s’il bloque les ombres (auquel cas il verra les pointes sortir du graphique sur la gauche). Dans tous les cas, il devra ajuster la valeur f d’ouverture et peut-être l’ISO.

Tony réalise habituellement une fourchette de cinq prises de vue. Les fourchettes de sept prises de vue sont également courantes en photographie. Le choix dépend souvent de la plage et de l’importance du contraste de la scène.

Il définit la fourchette à l’aide de la fonction de bracketing auto de son appareil photo, qui fait essentiellement ce que son nom indique. Une fois les incréments de la fourchette définis, l’appareil photo gère le reste. (Si le bracketing auto est disponible sur votre reflex numérique Nikon, le manuel de celui-ci vous dira comment le sélectionner et le définir. S’il n’est pas proposé sur votre modèle, vous pouvez définir votre fourchette manuellement à l’aide de la molette rotative de compensation d’exposition.)          

« Je règle la fourchette automatique sur cinq incréments : à 0 pour l’exposition de base, puis +1, +2, -1, -2 », explique Tony. « Cette séquence couvrira 85 pour cent, voire plus, de ce que je fais en mode HDR. » Pour réaliser la fourchette, l’appareil photo fait varier la vitesse d’obturation. « Étant donné que l’appareil photo est sur un trépied, la vitesse d’obturation n’est pas un problème; une vitesse lente ne provoquera pas de flou », explique Tony.

Voici une fourchette de cinq incréments et l’image qu’elle a produite :

La fourchette offre des expositions qui, au final, contiennent tous les renseignements sur les hautes lumières et les ombres que la scène comporte. En d’autres termes, toute la plage de contraste de la scène. Lorsque vous importez ces expositions dans un logiciel HDR, vous pouvez créer une seule image qui représente la scène presque comme vous l’avez vue. Sinon, si vous souhaitez faire preuve de créativité, le logiciel vous propose également des outils pour apporter les touches personnelles mentionnées plus haut. Le traitement HDR vous donne le choix : créer une image réaliste qui représente toutes les subtilités de la scène ou obtenir une image illustrative aux couleurs vives. À moins que vous ne choisissiez de réaliser quelque chose entre les deux.

« En photographie de nature, plus c’est réaliste, mieux c’est », nous dit Tony, « mais je souhaite parfois réaliser une impression graphique, et de nombreux sujets se prêtent mieux à un traitement plus interprétatif. Tout est une question de goûts. » Il trouve que les scènes comme l’intérieur d’une vieille grange ou un champ avec une voiture abandonnée se prêtent mieux à un aspect « extra réaliste », c’est-à-dire qu’il s’agit de « sujets pour lesquels les couleurs, les textures et les contrastes se prêtent particulièrement à ce traitement ». Les photographies jointes montrent des exemples de choix réaliste, extra réaliste et entre-deux de Tony.

Tony utilise deux logiciels pour traiter ses fourchettes [d’exposition] HDR. L’un est Photomatix, l’autre HDR Efex Pro de Nik Software. Les deux logiciels fonctionnement presque de la même manière. Fondamentalement, vous définissez les paramètres qui contrôlent le résultat, et chaque programme crée un fichier contenant tous les renseignements sur une exposition, un fichier contenant le rendu des extrêmes de la haute lumière et de l’ombre, ainsi que tout le reste. « Le fichier calcule la moyenne de tonalité de la scène », explique Tony, « puis vous définissez les zones de ton de ce fichier, ce qui signifie que le logiciel ajuste les hautes lumières, les ombres, le contraste et la couleur afin que l’image corresponde à ce que vous souhaitez. La première étape de cartographie des tons est le mode par défaut du logiciel. Elle vous permet d’obtenir ce que le logiciel considère comme ayant l’aspect le plus naturel. « Les résultats obtenus ne sont pas mauvais dans la plupart des cas », explique Tony, « et je commence par cette sélection. »      

Pourquoi travaille-t-il avec deux programmes? « J’aime changer un peu les choses. Passer d’un programme à un autre m’offre de la variété. Les résultats peuvent être très différents. Parfois une prise de vue qui ne semble pas très bonne dans un programme semble meilleure dans un autre. Ou elle ressemble à ce que je veux obtenir. »

En fin de compte, la photographie HDR permet de capturer des images qui étaient autrefois presque hors de notre portée. Elle nous offre également de nombreuses options créatives. Tony le voit de cette manière : « Votre appareil photo capture des renseignements. La photographie HDR est la manière dont vous utilisez ces renseignements pour créer une image. »

Mode HDR intégré de Nikon

En plus de créer des images à plage dynamique étendue de manière traditionnelle (en réalisant des prises de vue en fourchette et en les combinant dans un logiciel), certains appareils photo numériques Nikon proposent un mode HDR intégré qui simplifie la création de ces images uniques. Consultez le manuel de votre appareil photo afin de déterminer si votre modèle particulier est doté de cette fonctionnalité.

Avec le mode HDR, les expositions multiples d’une scène sont capturées et combinées, selon des paramètres sélectionnés par l’utilisateur, pour former la photographie HDR. Le traitement s’effectue dans l’appareil photo. Un traitement par ordinateur après prise de vue n’est donc pas nécessaire.

En savoir plus sur la technologie du mode HDR intégré de Nikon.

—Éditeur
Le site Web de Tony, www.tonysweet.com, propose une variété de ses images de la nature, dont des photographies HDR. Vous pouvez également obtenir des renseignements dans le livre qu’il a écrit à propos du traitement HDR, Fine Art Photography High Dynamic Range.

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