Il y a une question que les photographes devraient se poser souvent, voire en permanence : Et si?
Si je faisais quelque chose de différent? Si j’essayais de faire ma photo de cette façon, et pas de la façon habituelle? Si je suivais vraiment cet élan d’inspiration?
C’est exactement ce qu’a fait Antonio Martez, photographe de beauté et de mode, en créant un projet personnel et coloré qui a attiré l’attention des réseaux sociaux, de plusieurs clients et vous l’avez deviné… de Nikon.
Le projet Colour Blind a commencé par une exploration de la beauté cachée à travers une série d’images marquée par son utilisation reconnaissable de couleurs criardes et de plans très rapprochés. Ces photos attirent d’abord l’attention avec leur aspect graphique unique, puis invitent à aller au-delà de la première impression en s’intéressant à ce qui a créé cet effet : l’alchimie entre le modèle et le photographe.
Au moment où Antonio venait de terminer une première série, le projet a pris une dimension inattendue. « Un jour, je me baladais à Miami, près d’une boutique, et j’ai vu plusieurs femmes qui portaient un voile », raconte-t-il. « Je ne savais même pas comment appeler ce vêtement à ce moment-là, mais la façon dont cela enveloppait leur visage m’a fait penser au projet que je venais de réaliser. »
Ces voiles étaient des hijabs, et sans s’en rendre compte, Antonio avait fait le lien entre leur sens littéral (« rideau » ou « écran ») et son projet. En discutant avec l’une des femmes, il lui a montré des photos sur son téléphone et a appris le nom de ce foulard. « C’est à ce moment-là que j’ai fait le lien. Ce n’était pas seulement une question de beauté cachée, mais aussi de la personnalité derrière le voile. »