Le tout début
Pour Julia, l’âge idéal pour prendre des nouveau-nés en photo, c’est de sept à douze jours. « En général, je n’aime pas photographier des bébés de moins de quatre jours, affirme-t-elle. Et même si je fais parfois des photos de bébés de six ou huit semaines, je n’obtiens pas autant de poses que quand ils sont encore recroquevillés et souples. »
C’est la souplesse qui compte. « J’aime les photographier quand ils sont tout petits, parce qu’ils sont encore extrêmement souples et je peux donc les placer plus ou moins comme je le souhaite. Mon moment préféré, c’est entre cinq et douze jours. »
Ce qu’elle préfère aussi, c’est son studio. « Il suffit que les parents viennent avec le bébé », explique Julia. « Nous avons tout ce qu’il faut : un décor constitué d’une table sur laquelle nous pouvons changer les tissus et les toiles de fond. » Elle a aussi toute une série de châles, de bandeaux et de bonnets à mettre sur les nouveau-nés. « Tout est à portée de main, et je conçois les séances de manière à maintenir un certain agencement des couleurs pour que tout soit assorti et puisse être présenté harmonieusement dans un album pour les clients. » En effet, Julia propose aussi son regard talentueux de designer et de coordinatrice à ses clients. Comme elle le dit : « C’est tout ça qui fait l’image finale. »
Parfois les parents amènent leurs propres châles, mais Julia trouve que, souvent, cela ne permet pas d’obtenir l’effet harmonieux qu’elle souhaite créer pour eux. « Franchement, les clients ne savent absolument pas ce qui ressort bien dans les images, dit-elle. Donc en général je n’utilise pas ce qu’ils m’apportent, à moins que ce soit vraiment un objet du patrimoine familial ou un tricot fait par la grand-mère; dans ce cas, j’essaie de l’utiliser. »
Une séance complète avec un nouveau-né, y compris des images des parents et des frères et sœurs avec le bébé, dure en général un peu moins de deux heures; pour un bébé tout seul, environ une heure ou une heure et demie.
Il est parfois plus difficile qu’on ne pourrait le croire de travailler avec les frères et sœurs, car souvent ils commencent juste à réaliser ce qui leur arrive. « C’est une des raisons pour lesquelles j’aime photographier les nouveau-nés quand ils ont une semaine », explique Julia. « Les frères et sœurs sont encore dans la période de la "lune de miel" où ils aiment le bébé et n’ont pas encore réalisé que l’attention de leur maman ne sera plus juste pour eux. Quand les bébés ont trois semaines, il arrive que les frères et sœurs qui ont entre 18 mois et 2 ans rejettent le nouveau-né, et il est impossible de négocier avec un enfant de deux ans. Il est alors pratiquement impossible de réussir une photo d’eux avec le bébé. »